Marchés publics
Seuils de procédure et seuils de publicité des marchés publics
Vérifié le 01 octobre 2018 – Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre)
La passation d’un marché public est soumise à des règles de procédure et de publicité. D’une part, l’acheteur doit se conformer à une procédure, déterminée en fonction de la valeur de l’achat et de son objet (travaux, fournitures, services). D’autre part, et pour garantir une concurrence satisfaisante, il doit appliquer des règles de publicité, qui varient elles aussi, en fonction de l’acheteur (collectivité, État, etc.), de la valeur estimée et de l’objet de l’achat.
Les procédures de passation de marchés publics varient en fonction de leur objet :
- marché de travaux : réalisation d’ouvrages, de travaux du bâtiment et de génie civil (ponts, routes, ports, barrages, infrastructures urbaines, etc.)
- marché de fournitures : achat ou location de matériels, de mobilier ou de produits
- marché de services : services matériels (comme l’entretien des locaux par exemple) ou immatériels (conseil juridique, projet informatique, etc.).
La procédure change aussi en fonction de la valeur estimée du marché :
- si la valeur estimée du marché est inférieure aux seuils de procédure formalisée, l’acheteur peut recourir à une procédure adaptée dont il détermine librement les conditions : marché à procédure adaptée ou Mapa;
- au-delà, il doit respecter une procédure formalisée.
Pour les marchés d’une valeur inférieure à 25 000 € HT, l’acheteur a pour seules obligations de choisir une offre pertinente, de faire une bonne utilisation des deniers publics et de ne pas contracter systématiquement avec un même fournisseur lorsqu’il y a plusieurs offres susceptibles de répondre à son besoin.
Enfin, la procédure peut changer en fonction de l’organisme concerné : collectivité territoriale, établissement de santé, services de l’État, etc.
Méthode de calcul des seuils
Les marchés publics doivent être passés en lots séparés (à condition que leur objet permette l’identification de prestations distinctes) et que c’est la valeur estimée de tous les lots qui doit être prise en compte.
Il existe 2 dérogations à ce principe, qui permettent de passer certains lots en procédure adaptée (même si la valeur globale dépasse les seuils de procédure formalisée) :
- lorsque la valeur estimée de chaque lot concerné est inférieure à 80 000 € HT pour les fournitures et les services ou à 1 million € HT pour des travaux ;
- lorsque le montant cumulé de ces petits lots ne dépasse pas 20 % de la valeur de tous les lots.
La pratique dite de saucissonnage, qui consiste à passer plusieurs procédures de faible montant les unes après les autres pour rester en-dessous des seuils de procédures formalisées, est interdite.
Les seuils ne sont pas calculés procédure par procédure. L’acheteur estime le montant de son besoin sur toute la durée du marché, périodes de reconduction comprises.
L’évaluation des besoins est différente selon la nature du marché :
- pour un marché de travaux, le montant du marché peut prendre en compte la valeur globale des travaux se rapportant à une opération (qui peut comporter un ou plusieurs ouvrages) ainsi que la valeur des fournitures et services nécessaires à leur réalisation et mis à disposition des entrepreneurs par l’acheteur ;
- pour les fournitures et services, c’est la valeur totale des fournitures et des services considérés comme homogènes qui est prise en compte,
- soit parce qu’ils ont une caractéristique propre (une paire de ciseaux est une fourniture de bureau pour une administration et un matériel chirurgical pour un hôpital),
- soit parce qu’ils constituent une unité fonctionnelle c’est-à-dire qu’ils servent à la même chose (ensemble des prestations nécessaires à un même projet).
Par exemple, un besoin de fournitures de bureau doit être estimé en prenant en compte le coût de toutes les fournitures (sans séparer les stylos à bille et les crayons à papier, par exemple), les fournitures de bureau représentant une catégorie homogène au sens des marchés publics.